A la Kaz Fraternelle, on apprend le français
Deux fois par semaine, à la Kaz Fraternelle, des bénévoles accompagnent des personnes étrangères récemment arrivées à La Réunion dans leurs efforts pour apprendre le français. Les cours se déroulent le mardi et le jeudi, en petits groupes, voire en individuel, selon les effectifs. « En moyenne il y a entre 10 et 12 personnes, explique Lucie, l’un des 3 enseignants bénévoles. Nous recevons des Malgaches, des Sri Lankais, des Chinois, des Comoriens, mais aussi d’autres nationalités ». Comme en atteste la présence de Youlya l’Ukrainienne, dont c’est la première séance.
On travaille surtout l’oral, mais parfois aussi l’écrit, à la demande. Les « élèves » sont surtout des femmes mais il y a aussi des hommes, et ils viennent par le « bouche à oreille » mais aussi par l’intermédiaire de France Travail, qui les envoie en vue d’une formation ou d’une insertion. « C’est souvent un préalable requis, dit Lucie. Les hommes arrivent à s’insérer, les femmes moins. Elles viennent au lieu de rester chez elles, parce qu’elles cherchent le relationnel, de la compagnie. »
Lucie a découvert cette action par un forum d’associations et s’est tout de suite sentie concernée. « Quand j’étais petite, je voulais être institutrice, dit-elle, mais cela n’a pas pu se faire. Alors je réalise cette vocation maintenant que je suis à la retraite. Cela m’occupe, et je suis heureuse de voir la satisfaction de personnes, qui sont sérieuses et motivées ».
Quant à Youlya, elle est arrivée à la Réunion en 2024 avec son mari mauricien et sa fille de 13 ans. Elle raconte, lentement mais avec clarté, ses activités journalières et sa situation familiale. Quant à son départ d’Ukraine : « ma vie, c’est compliqué d’expliquer - je vous raconterai cela quand je parlerai couramment le français ! »