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Contenu national
Thème
Migrants
Commune
La Réunion

Messages de migrants comoriens à ceux qui souhaitent construire leur avenir à la Réunion : leur message aux jeunes migrants

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Texte

Des personnes migrantes précédemment entendues dans notre série de témoignages s'adressent aux jeunes, qu’ils soient migrants, fils de migrants ou autres. Nous leur transmettons littéralement leurs propos : 

« Il faut toujours croire à son rêve. Peu importe la difficulté ou d’où tu viens, tu peux arriver à réaliser plein de trucs. Imagine : moi, je viens des Comores, je ne savais pas quand j’allais atterrir ici, mais si je suis ici c’est parce que j’avais la volonté. Et je ne suis pas le seul, il y en a plein, des histoires de migrants ». 

« J’ai un message à donner aux jeunes comme moi, qui ont décidé de quitter leur pays. Parce qu’à chaque fois que tu décides d’aller en France, ou en Italie, ou à la Réunion, t’as qu’un seul objectif : avoir une vie meilleure. Quand vous arrivez, essayez de vous battre, essayez de faire quelque-chose de bien. Passer la frontière, c’est pas facile. Tu vois la mort en face. T’as pas de gilet de sauvetage, tu sais pas nager, s’il t’arrive quelque chose, t’es foutu. En plus, si tu fais une connerie, la police te rattrape, ton casier judiciaire est foutu ! Ce sera compliqué pour avoir un travail. Ne gâche pas ta vie ! ».

« Quand j’étais à Mayotte, j’ai vu beaucoup de jeunes Comoriens qui arrivaient là-bas -au lieu de faire des choses bien pour arriver à leur objectif, ils tombent dans la drogue, ils volent... Franchement, quand je vois ces jeunes-là, ça fait mal au cœur. Quand tu pars de ton pays natal, tu atterris dans un pays inconnu : c’est important de fréquenter les bonnes personnes. Il faut que tu te dises : « J’ai quitté mon pays, j’ai laissé ma famille, mes amis d’enfance et aujourd’hui je n’ai pas le droit d’aller à l’erreur. Je dois faire bien les choses parce qu’il y a des gens qui m’attendent.  Même s’ils ont pas cotisé pour ton voyage, ils sont là, ils disent « ça fait 4 ans, 5 ans qu’il est parti », et dans 10 ans ils t’attendent toujours ».

« Je veux remercier une personne que j’ai croisé à Madagascar et qui m’a donné un conseil : « Quand tu te réveilles le matin, avant de faire quoi que ce soit, il faut que tu regardes le ciel et que tu regardes la terre, et que tu te demandes qui tu es, d’où tu viens et ce que tu fais ».  Et j’avoue qu’au début je n’ai pas compris, je rigolais, mais au bout d’une semaine j’ai vu que c’était un bon conseil. Ce monsieur-là est parmi mes héros, les gens qui ont changé ma vie ».

« Quand tu quittes ton pays, c’est pour apprendre. Que tu sois Comorien, Malgache, Marocain, Rwandais - un peu partout, des quatre coins du monde. Un jour, un Monsieur m’a dit, tu sais qu’il y a aussi des Français immigrés au Canada, ou je sais pas où. Et il faut avoir un objectif. Si tu n’as pas d’objectif, si tu dis simplement :  j’y vais, c’est ça le souci. Mais si avant de partir tu te dis :  Je vais là-bas, je sais que pendant 10 ans, 15 ans, ce ne sera pas facile, mais je vais tenir, je vais y arriver , là, tu arrives toujours ! ».