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La Réunion
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Témoignage de Benoît, délégué par interim

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Après le départ de Damien, Benoît Gizard, ancien délégué à la retraite, est venu quelques mois à la Réunion pour assurer l'intérim en attendant la nomination d'un nouveau délégué. Découvrez son témoignage suite à ces quelques mois passés parmi nous.

Peux-tu d’abord nous parler de ton parcours au sein du Secours Catholique ?
J’ai été pendant 30 ans délégué au Secours Catholique, dans plusieurs délégations : Poitiers, Bordeaux, Vannes... Dans les années 2005-2010, le Pays basque, le Béarn et les Landes ont été regroupés au sein d’une même délégation et j’y ai passé pas mal d’années. J’ai fini par Mayotte. Mon épouse et moi-même, nous sommes des amoureux de l’Afrique, et j’avais toujours dit au Secours Catholique : si un jour un poste se libère en Outre-Mer ou dans un autre Caritas, on est preneur ! Nous y sommes restés pendant 4 ans, et je suis à la retraite depuis 3 ans.

Comment es-tu arrivé à La Réunion ? Est-ce que tu connaissais déjà notre île ?
Je trouvais que quand un nouveau délégué était nommé, il était très peu accompagné. On le mettait en immersion durant 8 jours et ensuite on le laissait se débrouiller. Alors quand j’ai quitté le Secours, j’ai dit au siège : si un jour vous avez besoin d’un coup de main, soit en intérim entre deux délégués, soit pour accompagner un nouveau, je suis disponible. Il y a 3 ou 4 mois le délégué régional m’a appelé pour dire que Damien Roussy allait rentrer en métropole et me demander si j’accepterais de venir passer quelques mois à la Réunion pour faire l’intérim et éventuellement accompagner le nouveau délégué. J’ai accepté bien volontiers et je suis là depuis le 18 avril, jusqu’à fin août.

Je connaissais un petit peu La Réunion parce qu’avant que Damien n’arrive, quand Germaine Bourdais, l’ancienne déléguée est partie, j’étais délégué à Mayotte à ce moment là, et pendant 7-8 mois je suis venu une semaine par mois ici faire l’intérim.

Quelles évolutions as-tu constatées entre cette époque-là et maintenant ?
La grande différence, c’est que je trouve à la délégation une équipe sereine et apaisée, ce qui n’était pas le cas il y a 4 ans. Je trouve aujourd’hui une équipe prête à aller de l’avant.

Et quelles différences entre Mayotte et La Réunion ?
Les deux délégations vivent sur des modèles totalement différents : l’histoire de chaque délégation est totalement différente, parce que les problèmes sont totalement différents et les personnes qui composent à la fois le Secours Catholique et la population sont totalement différentes aussi. Donc on ne peut pas comparer. Le point qui réunit les deux délégations, c’est au niveau des urgences quand il y a des catastrophes, soit ici soit à Mayotte. C’est sur le terrain de l’urgence que les deux délégations se retrouvent. Au niveau des actions, d’après ce que j’ai pu voir, c’est totalement différent. À Mayotte, la délégation travaille principalement avec des jeunes sans papiers, en situation irrégulière. Elle ne donne que très peu de "secours", et travaille beaucoup plus au niveau de la formation, de l’alphabétisation, de la prise de parole, la responsabilisation… Mayotte est musulmane à 100 %, d’origine africaine, elle n’a pas la même histoire. Donc on ne peut pas comparer.

À la Réunion, qu’est qui te frappe particulièrement ?
Ce qui me touche principalement, ce sont les deux projets mis en avant en ce moment. Il y a l’Ecole de la charité, pour revenir aux fondements du Secours Catholique et permettre à des jeunes de se former, intellectuellement mais aussi spirituellement, auprès d’équipes et auprès des pauvretés. Et le deuxième projet que je trouve extraordinaire, ce sont les Mobicaritas, qui se déplacent pour se rendre au plus près des pauvretés. On n’attend pas que les gens viennent dans les permanences, on va vers eux pour toucher aussi bien des jeunes que des personnes âgées, et être le plus près possible de ces personnes-là. Ce sont les deux projets phares de la délégation à qui il faut donner le plus d’ampleur possible. 

Qu’est-ce que tu vas retenir de ton séjour à La Réunion - sur tous les plans ?
Plusieurs choses sans doute. La cadre de vie est assez exceptionnel, cela est clair... Moi je retiens la gentillesse des gens et le fait de prendre le temps de vivre, de rencontrer les personnes. C’est quelque chose qui me frappe énormément : la gentillesse, la disponibilité et l’attention des personnes. Il y a une autre qualité …beaucoup moins de stress qu’en métropole - cela n’est pas un scoop mais c’est vrai ! Après, ce que j’ai très peu vu, mais les chiffres le disent : c’est la pauvreté et le taux de chômage très élevé, beaucoup plus élevé qu’en métropole. Mais je n’ai pas eu le temps d’y être confronté. Enfin, dernier point, au niveau du Secours Catholique, c’est la disponibilité des bénévoles, et le souci du spirituel lié à des actions concrètes - la mise en pratique ! Quand je vois la disponibilité des bénévoles pour organiser le concert [pour l’Ukraine] par exemple, et pour être là toute la soirée, je dis « chapeau ! »

Une conclusion ?
Je suis pleinement conscient du travail réalisé par Damien pour apaiser la situation à la délégation. Je suis convaincu que dans ce contexte-là, Rémi, le nouveau délégué, va donner le meilleur de lui-même, et il est bien motivé pour cette mission.
 

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