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La Réunion

Café de rue de Saint-Pierre

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Sur la grande place ombragée en face du casino, le rendez-vous est donné ! Avec son petit muret disposé en demi-cercle, la place invite à se poser un moment et bavarder en regardant les familles se hâter vers la plage ; le samedi matin, cela se fait aussi tout en dégustant un café - ou bien un thé ou un jus de fruit - accompagné d'une gourmandise. 

La jeune équipe qui anime le café de rue à Saint-Pierre accueille au fil de la matinée près de trente personnes. Ce sont des "réguliers" pour la plupart : des personnes sans abri ou en situation précaire, mais aussi des personnes isolées, des retraités, qui viennent faire un brin de causette. 

Depuis septembre 2020, quand l'action a repris, c'est Nathaniel, membre de Young Caritas, qui l'organise. Nathaniel a connu Young Caritas en 2019 par le biais de la Caritas express, la course d'orientation autour de l'île qui a réuni plusieurs équipes venant de La Réunion mais aussi de Mayotte, de Maurice, de Métropole et de Madagascar.

Ce fut, reconnaît-il, « une très belle expérience » qui a changé son regard sur le Secours Catholique. Il connaissait le nom par sa tante mais ne se sentait pas trop concerné ; lors de la Caritas express, il a compris que c'était « pour tout le monde ». 

Du coup, en 2020, il a participé à la course solidaire pour les sans-abri, Run Caritas, en soutien à Rémi Mussard. De fil en aiguille, Nathaniel s'est engagé et réalise aujourd'hui un service civique avec le Secours Catholique. Il a d'ailleurs des projets plein la tête pour instaurer un repas solidaire une fois par semaine à Saint-Pierre, et espère voir le projet se concrétiser avant que son contrat ne se termine.

Nathaniel est secondé par Naïn, un ami d'enfance, qui a rejoint Young Caritas en même temps et participé aussi à la course. Naïn aime le contact avec les gens que le café de rue peut offrir.

« Par exemple, dit-il, moi qui veux devenir pompier - je passe le concours à la fin de l'année - j'ai rencontré ici un pompier à la retraite qui m'a expliqué plein de choses sur le métier. C’était vraiment intéressant. »

Jillette, qui vient de Saint-Paul toutes les semaines depuis qu'elle a vu un appel aux bénévoles sur Facebook, ne le démentirait pas. Cette passionnée de randonnée en montagne a renoncé à ses activités sportives du samedi pour venir prêter main forte. « On peut être bien aussi en aidant les autres, » dit-elle.

Jillette estime trouver ici « le vrai sens de la vie humaine » avec « ces gens qui sont respectueux, qui disent bonjour, merci, s'il vous plaît, au revoir... le samedi matin, c'est "sacré" pour moi désormais. »

Marie-Pierre, qui donne aussi un coup de main à Bois-d'Olives, complète l'équipe en compagnie de sa fille Maxence, 8 ans.  Pétillante de vitalité, Marie-Pierre a pourtant connu une situation difficile et, avec sa fille, a passé un an dans un foyer avant de retrouver un logement.

« On m'a tendu la main, dit-elle, maintenant je veux faire pareil et tendre la main aussi. Il y a des gens plus malheureux que nous, et c'est bien de se sentir utile. » Maxence aussi est contente de venir : « j'aime voir les personnes, servir le café aux gens qui n'ont pas de maison, qui n'ont pas à manger. » 

Pour ces bénévoles en herbe, donner deux heures de leur temps le samedi est une leçon de vie et un vrai bonheur. 
 

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