La case Caméléon : une nouvelle équipe
Ce jeudi après-midi, des bénévoles réunies autour de la table qui trône au milieu de ce lieu coloré et accueillant, animent la boutique solidaire de la case Caméléon, à la Rivière-Saint-Louis. L'équipe, composée de cinq personnes, est nouvellement constituée. Elle a pris la relève, un peu au pied levé, de l'ancienne qui, pour des raisons diverses touchant ses bénévoles, reprise d'un travail pour l'une, départ en métropole pour une autre, par obligations familiales pour une troisième, a dû passer la main.
Seedaye est assise à sa machine à coudre qui ronronne en continu. Selon les autres, c'est « le pilier » de l'équipe. Seedaye fait tout : le tri, la vente, l'accueil, la caisse, les retouches... Infatigable, elle transforme des vêtements et tout ce qu'on lui présente. Aujourd'hui, elle répare une nappe pour l'autel de l'église. Car le but est de réutiliser tout ce qui peut l'être, de ne rien jeter, ou du moins, le moins possible.
Ainsi, ce qui n'est pas vendable est recyclé. Seedaye transforme des jeans, en sacs ou en poches, des vêtements, en chiffons de nettoyage ou en serviettes de table ... Elle montre aussi aux personnes qui viennent comment faire, en les incitant à apprendre à réparer et faire des retouches. « J'ai été bénévole pendant sept ans, en métropole, dit-elle, et maintenant que je suis en retraite, je veux partager mon expérience, rencontrer d'autres gens. J'étais dans une autre association quand j'ai rencontré Brigitte, la médiatrice de rue, qui m'a proposé de venir faire un tour à la case Caméléon. Et c'est comme ça que je me suis engagée ! »
Brigitte, justement, est là cet après-midi. Elle se dit « partenaire » de l'équipe. « Je suis au courant des activités, j'informe les gens du quartier ainsi que ceux des autres quartiers, et je donne aussi un coup de main au besoin ». Elle fait le lien avec le Conseil citoyen, dont certaines bénévoles font partie, par exemple Lydie, qui aide Seedaye à faire le tri des vêtements déposés le lundi après-midi, dans un local derrière l'église.
Seedaye est secondée aussi par Aurore, qui se dit « bénévole ponctuelle ». Allègre, bavarde, elle fait partie de la chorale, et reste ensuite pour trier, replier, ranger, chercher la taille demandée... « Au début, je venais acheter des vêtements pour mon frère, raconte-elle. On m'a proposé d'adhérer et voilà, je suis là depuis deux ans et maintenant, je donne un coup de main ».
Le tour de table est complété par Marie-France, ancienne bénévole qui ne loupe jamais une occasion de venir faire un tour, ne serait-ce que dix minutes - pour retrouver tout le monde, garder le lien et épauler au besoin. « Avant, j'accompagnais ma fille qui venait jouer, mais maintenant, j'ai repris un emploi et je travaille le jeudi après-midi. C'est pour ça que j'ai laissé. Ma fille a douze ans, elle peut venir seule maintenant."
Les visites sont plus rares en ce moment, crise Covid oblige. Mais même si les personnes se font attendre, les choses à faire ne manquent pas et l'équipe reste motivée. « Les gens ont peur de venir, dit l'une des bénévoles, mais dès que la crise sera passée, ils reviendront ». Quand cela arrivera, nul doute que ces bénévoles dynamiques et dévouées seront là pour les accueillir !