Chantier solidaire à Mafate
En mars, échappée belle pour vingt-cinq jeunes, pour la plupart membres de Young Caritas. Encadrés par les salariés du Secours Catholique (et munis d'un test PCR négatif), ils ont passé 4 jours au coeur du cirque de Mafate, où ils ont participé, entre autres, à des chantiers de rénovation d'habitat et de défrichage, à des échanges avec les habitants, et à des partages spirituels...
Expérience inédite pour le Secours Catholique de La Réunion, cette action a demandé une organisation considérable mais, de l'avis de tous, elle est à renouveler ! Entrés dans Mafate par le sentier Scout, les jeunes se sont rendus à l'Ilet à Malheur pour les uns, ou à l'Ilet à Bourse pour les autres. Si la descente s'est avérée ardue pour certains, en fin d'après-midi, tous sont arrivés à bon port. Le matériel nécessaire aux chantiers et les denrées alimentaires ont été livrés la veille par hélicoptère. Il ne restait plus qu'à installer les tentes, faire connaissance du groupe, distribuer les tâches, et bien sûr, reprendre des forces autour d'un repas partagé.
Le lendemain, après une messe célébrée par le père Nicaise, les travaux ont commencé : réparation de toits, à la chapelle, mise en place d’une bâche sur une maison, début de défrichage d’un gîte, aide au jardin d'une personne âgée, jeux pour enfants à l’école - sans oublier le nettoyage du camp et la cuisine au feu de bois... À midi, deux personnes ont parcouru les sentiers pour apporter de quoi manger à ceux qui étaient sur les toits. Au cours des deux journées passées sur place, les travaux ont été ponctués par des échanges avec les habitants et par d'autres moments spirituels.
Au quatrième jour, le départ a été très matinal, afin d'arriver chez soi avant le couvre-feu. Mais tous ont quitté Mafate requinqués, satisfaits d'être allés au devant des Mafatais et s'être ainsi mobilisés au service de l’autre. Les participants le reconnaissent : ils ont reçu autant, sinon plus, que ce qu'ils ont donné. Comme le dit Nathaniel : « Les Mafatais ont beaucoup de choses à raconter et à nous apprendre ». Rémi est du même avis: « Il y avait une sensation d’être comme des enfants, un côté candide où ce sont les habitants qui apprenaient aux jeunes des choses. Ce sont eux qui nous aidaient et pas l’inverse. Il y a eu un échange de savoirs. » Quant à Sarah, elle a beaucoup aimé l'expérience qu’elle a trouvée : « riche humainement ». Elle a appris à être moins connectée et s'est plongée dans le quotidien d’un Mafatais : « cela rappelle l’essentiel ».
Bref, s'il y a eu une part d'incertitude au départ, les participants ont su faire preuve de créativité. Pour Tidiane : « On a même fait plus que ce qu’on pouvait ». Tout le monde s'accorde pour dire, à l'instar de Daniel, qu'il y avait une bonne équipe et « une super ambiance» et comme Daniel, ils sont prêts « à repartir demain » - peut-être pour une durée plus longue la prochaine fois. Comme le souligne Tidiane : « C’est quelque chose qui marche et certains peuvent se retrouver plus facilement là, que dans des activités plus classiques du Secours Catholique ».
Dans cette belle aventure, sans doute y-a-t-il eu, comme le dit Rémi : « une grande part de Providence » aussi !