Commune
La Réunion
Contenu national
Thème
Lien social

Témoignage de Dany au projet chamboulé par le Covid

Paragraphes de contenu
Ancre
0
Texte

Dany,  27 ans, est revenu sur l’île de La Réunion fin 2019 avec le projet d’ouvrir un foodtruck, avec des produits locaux et en favorisant la proximité et les circuits court. Cependant en 2020, la crise Covid a empêché la mise en œuvre de son projet de restauration et il s’est retrouvé rapidement en difficulté. 

« Je suis resté en métropole plus de 20 ans. Je suis parti à l’âge de 5 ans et je suis revenu à 26 ans. J’ai fait mes études en métropole et j’ai travaillé dans différents métiers, dont l’Administration française pour une grosse partie, et le soir, je cumulais un deuxième boulot dans la restauration. C’était vraiment un petit extra, mais ça m’a dépanné un peu. J’ai décidé de revenir ici pour monter mon propre foodtruck parce que je trouvais que la restauration, c’était un métier qui évoluait pas mal. Je voulais vraiment travailler ici avec des produits plus frais, parce qu’en France c’est beaucoup d’exportation, et les produits que je voulais mettre en valeur étaient ici à la Réunion, donc pour moi c’était logique de revenir ici. Mais mars – avril : COVID ! Cela m’a vraiment pris de court. Du coup, j’ai vécu sur mes économies pendant un petit moment. Après, j'ai eu des problèmes pour m’alimenter, par manque d’argent et parce que la vie est plus chère ici, c’est compliqué de s’alimenter et de se loger. J’ai essayé par tous les moyens de trouver un logement mais c’était un peu compliqué ; du coup je me suis tournée à gauche, à droite pour dormir. J’ai de la famille ici, mais je n’aime pas trop abuser, donc j’allais de temps en temps mais je ne restais pas trop longtemps. »

Après la désillusion, l’aide des services sociaux et des associations

« Au bout d’un mois l’assistante sociale qui m’a accueilli m’a donné l’adresse du Secours Catholique vers qui je me suis retourné. J’ai rencontré une bénévole qui m’a vraiment aidé, donné un coup de pouce, et en contrepartie je me suis senti redevable et reconnaissant, et j’avais envie d’aider à mon tour en étant bénévole. Et à partir de là, j’ai pu aider d’autres personnes, participer à des ateliers, créer des ateliers aussi au sein de l'équipe de Piton. Et là maintenant, j’essaye de continuer à avancer, rester dans les bonnes actions, et rester positif surtout. »

Les problèmes pour retrouver un emploi

« Le problème c’est le manque d’argent. Le manque d’argent ne permet pas de s’habiller comme on veut ; pour arriver devant un patron ou un futur collaborateur c’est compliqué de ne pas s’habiller comme on voudrait s’habiller, de ne pas être rasé de près. Ce sont des choses... qui peuvent paraître anodines mais en fait c’est très compliqué d’être tout le temps bien coiffé, avoir la barbe bien rasé etc. Donc les difficultés ne sont pas forcément sur la recherche du travail, mais sont plus sur la situation pour trouver un travail, c’est à dire la présentation physique ou en termes de vêtements etc. C’est quelque-chose, dans le milieu où je travaille, qui est vraiment impactant.

Pour l’instant j’essaie quand même de retrouver un travail. Je n’attends pas que le foodtruck soit fait pour avoir une source de revenu. Donc actuellement je suis à la recherche d’un travail dans n’importe quel type d’entreprise, peu importe le domaine, je vais essayer de m’adapter.  Le projet foodtruck est toujours dans ma tête, c’est sûr, mais en attendant j’ai compris qu’il fallait trouver un plan B pour avoir le plan A. »

Un projet qui est toujours présent

« [Par rapport au travail] je suis toujours dans mon projet de création d’entreprise. Maintenant que le Covid est un peu passé et tout ça s’est un peu calmé, je suis en train de reprendre l’activité de création d’entreprise et j’espère que début 2023 le foodtruck sera ouvert. Je maintiens l’idée et j’attends juste de faire les papiers, faire le nécessaire. J’espère que fin 2022 début 2023 ce sera fait. »