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Un Koz Café s'organise à Sainte-Suzanne

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Les Koz Kafés se multiplient et se diversifient aussi. Ce mardi matin, outre le vestiaire mobile, les jeux pour enfants et le stand de café, les bénévoles devant le local du Secours Catholique à Saint-Suzanne ont mis en place un espace “librairie" et aussi un atelier pour apprendre à fabriquer des sacs et des éponges de cuisine.

Création d'éponges
Création d'éponges

Graziella, l'une des bénévoles de l'équipe, a mis en place cet atelier. À partir de vêtements usés et d'un support tout simple composé d'une planche et quelques clous, elle montre comment découper et nouer le tissu pour créer un sac de courses à partir d'un t-shirt, ou une éponge à vaisselle à partir de morceaux de leggings coupés en lanières. « Le but, c'est de réutiliser au lieu de jeter, » dit-elle. Soeur Gilbertine, de la congrégation des Salésiennes de Bagatelle, s'applique à faire des éponges et se réjouit d'être venue ce matin. « C'est notre paroisse mais c'est la première fois que je viens, admet-elle. Graziella m'a invitée et cela me fait très plaisir de voir les laïcs s'engager pour aider les gens. C'est un grand jour pour moi ! »

En effet, l'équipe de Sainte-Suzanne, renforcée pour l'occasion par quelques bénévoles de Saint-Denis, a tout mis en œuvre pour accueillir les habitants de ce quartier prioritaire. Un haut-parleur installé à l'entrée du local diffuse une ambiance de fête. Honorette cuit des samoussas faits maison qui circulent ensuite sur un plateau. Louisa et Carole aux visiteurs offrent un café, un gâteau, un rafraîchissement. « C'est bien parce qu'on voit les gens du quartier qu'on ne connaît pas autrement, se félicitent-elles. Ce sont des gens qui ne viennent pas à notre café de rue, car le centre ville est trop loin. »

Dans la cour, d'autres bénévoles aident les visiteurs à choisir des vêtements, trouver la bonne taille, dénicher un livre ou un puzzle. Toutes les générations sont présentes : parents, grands-parents,  adolescents. Et pendant ce temps, les petits trouvent de quoi patienter à l'espace enfants. Au cours de la matinée, une bonne quarantaine de personnes sont venues faire un tour, reparties le sac ou la poussette remplis tout en faisant passer le message aux voisins.

Jasmine fait partie de ceux qui ramène du monde. Cette habitante du quartier, ancienne bénévole engagée dans les équipes de Saint- Vincent-de-Paul, est ravie de voir se créer « un vrai échange, un lieu de rencontres entre voisins, où il n'y a pas d'orgueil. » Chaïbia, médiatrice du quartier, confirme : « Faire à la fois la friperie et le café, c'est une bonne chose. Comme ça c'est convivial. Il y a ceux qui hésitent à mettre des vêtements qu'on a déjà portés, ils n'osent pas. Il y avait une dame ce matin, elle n'était pas rassurée, elle avait un peu honte, mais finalement elle est repartie la poussette pleine ! »

Graziella, qui fait le bilan de la matinée, est satisfaite. « Cela demande de l'organisation et de la gestion, dit-elle, mais il y a eu un peu de monde et cela fait du bien de voir que les gens sont contents. » Et de raconter l'histoire d'une dame un peu seule, récemment arrivée de métropole et nouvellement installée dans le quartier : « On l'a vue quand on posait des affiches, on voyait bien qu'elle avait envie de parler. Ce matin, on a pu discuter avec elle. » Pour Graziella, pas de doute, le Koz Kafé est à refaire. 

En plus, comme le souligne Frédérique, venue de Saint-Denis : « Chaque Koz Kafé est différent parce que chaque bénévole a sa spécificité ! »
 
 

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